Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol26.djvu/438

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les autres. Ce sont les œuvres que nous, les gens riches, devons faire si nous comprenons le malheur, la honte et le danger de cette situation dans laquelle nous sommes tombés.

Qu’adviendra-t-il de ce que moi, un autre, un troisième, une dizaine d’hommes, ne négligeons pas le travail physique et le jugeons nécessaire pour le bonheur, pour la tranquillité de notre conscience et notre sécurité ? Voici ce qui en résultera : un, puis un autre, puis un troisième, puis une dizaine d’hommes, sans se heurter contre personne, sans la violence gouvernementale ou révolutionnaire, résoudront pour eux la question qui paraît insoluble, qui est devant chacun et la résoudront de telle façon qu’ils pourront mieux vivre, que leur conscience deviendra plus calme et que le mal de l’oppression cessera d’être terrible pour eux. Il en résultera que les autres hommes verront aussi que le bien qu’ils cherchent partout est autour d’eux, que les contradictions de la conscience et de la constitution du monde qui paraissent insolubles se résolvent par le moyen le plus simple, le plus joyeux, et qu’au lieu d’avoir peur des hommes qui nous entourent, il faut se rapprocher d’eux et les aimer.

La question économique, sociale, qui paraît insoluble, est celle du petit coffre de la fable de Krilov. Le coffre s’ouvre très simplement. Et il ne s’ouvrira pas tant que les hommes ne feront pas