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UNE COUPE EN FORÊT

et des troncs ; et dans la forêt retentirent par centaines les coups de haches et les chutes d’arbres.

Les artilleurs, rivalisant d’ardeur avec les fantassins, allumèrent aussi leur feu : et quoiqu’il brûlât à ne pouvoir approcher à deux pas, quoiqu’une épaisse fumée noire s’échappât à travers les branches couvertes de givre, d’où l’eau coulait et grésillait dans la flamme, quoique, par dessous, s’amoncelât la braise, et que tout autour l’herbe fût grillée et blanche, néanmoins mes soldats n’étaient pas encore satisfaits ; ils traînaient des arbres entiers, jetaient dans le brasier des herbes sèches et de plus en plus l’attisaient.

Lorsque je m’approchai du feu pour allumer une cigarette, Vélentchouk, déjà fort