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UNE COUPE EN FORÊT

kine, avec son brûle-gueule qui ne prenait jamais.

Les autres étaient déjà couchés, qui sous des caissons, qui dans le foin, qui le long du brasier. À la faible lueur des charbons, je distinguais des dos, des jambes et des têtes que je reconnaissais. Dans le tas se trouvait la jeune recrue qui, allongée près du feu, semblait déjà endormie.

Antonov me fit place. Je m’assis près de lui et j’allumai une cigarette. L’odeur du brouillard et de la fumée qui montait du bois humide s’étendait dans l’air, piquait les yeux ; du ciel noir tombait la même bruine humide.

Autour de nous s’entendaient des ronflements cadencés, des crépitements de branches dans le brasier, des murmures de voix