Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

teurs ont été acquis par eux, non pas par le même travail par lequel s’acquièrent les roubles et les pouds de blés des paysans, mais par un travail plus facile.

« Alors ne pourrions-nous pas acquérir aussi ces roubles et ces pouds ? Ne pourrait-on pas avoir une part dans ces millions ? Et quelle signification peuvent avoir, pour ces millions, ces dizaines de roubles et de pouds qui écherraient à moi, le pauvre ? »

Tel est le raisonnement que se font involontairement les hommes, lorsqu’il y a une distribution gratuite ; et ces raisonnements, de même que les actions qui en découlent, paralysent toute l’utilité de ce partage, non seulement par l’avidité et la supercherie qu’ils font naître, mais aussi et surtout parce qu’ils détournent du moyen d’acqui-