Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/99

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rir par le travail, c’est bien, c’est louable ; acquérir sans travail, c’est mal, c’est honteux. Et voilà que, tout à coup, apparaît un moyen d’acquisition sans travail, un moyen qui n’est pas immoral et qui n’a en lui rien de répréhensible : la distribution des secours. On voit tout de suite quelle confusion dans les idées produit cette apparition d’un nouveau moyen d’acquisition. Même le fait que le secours est considéré comme un prêt ne change rien à cet état de choses, car les paysans savent très bien qu’il ne peut être rendu.

De plus, on donne des secours gratuitement, que veut dire ceci ? D’où a pris celui qui donne ce qu’il donne ? Il est évident que les millions de roubles ou de pouds de blé qui se trouvent à la portée des dona-