Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/143

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qui le vendent ensuite. On voit que la supercherie commence et, pour y remédier, on donne à manger du pain à ceux qui viennent, au lieu de le distribuer. On fait cuire une soupe, une bouillie, on établit un réfectoire.

Il me semble que ces réfectoires, c’est-à-dire des endroits où on donne à manger à ceux qui viennent, sont précisément la forme du secours qui résultera d’elle-même des rapports entre les riches et les affamés et qui fera le plus de bien. C’est la forme qui exige le plus une activité directe de la part de celui qui aide, et qui le rapproche le plus de la population qui est le moins sujette aux abus et qui permet de nourrir le plus grand nombre d’hommes avec les plus petits moyens. Mais surtout c’est elle qui