Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/19

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rables que procure l’achat en gros des provisions nécessaires, les frais d’établissement et de fonctionnement des réfectoires reviennent à un prix si minime qu’il paraîtrait incroyable, n’était le témoignage du comte Tolstoï lui-même. Ce prix varie entre 1 rouble 20 kopeks et 1 rouble 50 kopeks, c’est-à-dire atteint un maximum de 4 francs par tête et par mois. Certes, la viande ne fait pas partie du menu ; mais l’absence de cet aliment n’apporte aucun changement aux habitudes du paysan russe qui en fait fort rarement usage : les jours de fête quelquefois. Il ne s’en porte pas plus mal pour cela. D’ailleurs, le comte Tolstoï prêche lui-même l’exemple : c’est un végétarien convaincu. Au reste, ce régime est relativement varié et nutritif : soupe aux choux, à la betterave, gruau d’avoine,