Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/224

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ont proposé de se charger de la nourriture pendant l’hiver de dix wagons de chevaux, c’est-à-dire de quatre-vingts chevaux de notre localité. Des délégués des villages où sont les chevaux les accompagneraient jusqu’à la destination et retourneraient chez eux. Au printemps ils iraient chercher les chevaux et les ramèneraient.

Le lendemain de cette proposition, il y eut, dans les deux villages où elle a été connue, des personnes désirant expédier les quatre-vingts chevaux, tous jeunes et forts. Et, depuis ce temps, chaque jour il vient de nouveaux paysans priant de prendre leurs chevaux.

Il ne peut y avoir de réponse plus catégorique et plus claire à la question sur l’existence et sur l’étendue de la famine. Il