Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/225

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faut croire que la misère est grande si les paysans se séparent aussi volontiers de leurs chevaux, les confiant à des gens inconnus.

De plus, cette proposition même, ainsi que son acceptation, est pour moi excessivement touchante et instructive. Les paysans du gouvernement de Kalouga, qui ne sont pas des gens riches prennent sur eux, pour leurs malheureux frères, paysans inconnus et qu’ils n’ont jamais vus, une dépense, une charge et un souci considérables, et les paysans d’ici, comprenant évidemment les motifs qui ont guidé leurs frères de Kalouga et ayant, sans doute, conscience qu’ils en feraient autant en cas de besoin, confient sans aucune trace d’hésitation aux personnes inconnues leur presque dernier