Page:Tolstoï - La Famine, 1893.djvu/41

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seigneuriale, qu’on est en train de nettoyer, et dans un petit bois qu’on coupe non loin de là. Pour chercher du bois on va à 7 ou à 10 verstes. Le prix du tremble coupé est de 90 kopeks pour un chkalik, c’est-à-dire pour un seizième de sagène cube[1]. Un chkalik suffit pour une semaine à une famille de paysans. Ainsi, pendant tout l’hiver, il faudrait dépenser près de 25 roubles pour le bois, si on ne chauffait qu’avec du bois acheté.

Le malheur est donc hors de doute : un pain malsain, mêlé d’arroche, et l’absence du chauffage. Mais regardons l’aspect extérieur des gens : les figures sont gaies, satisfaites et bien portantes. Tout le monde travaille, dans les maisons il n’y a per-

  1. Un sagène, environ 2m,10.