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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/123

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— Non : c’était un vilain bonhomme, couleur cheminée. Là, il s’est donc fait un tas d’horreurs. On a beau ne plus être chrétienne, tout de même ça me dégoûtait ; et encore, je crois que c’était du battage. Mais ensuite, quand le négro a été parti, on a commencé de s’amuser — et c’est là que j’ai eu peur.

— Mais de quoi, tout de bon ?

— Ah ! dit Nane, d’un air chaste, songez : il n’y avait plus que des femmes.....


— Qu’en pensez-vous ? dis-je au philosophe, après lui avoir rapporté les discours de Nane.

— Je ne sais trop que vous dire, rumine Eliburru dans sa barbe noire. D’une part, cette louve de Noctiluce a mené Nane à de laides orgies, cela saute aux yeux. — Mais il y a autre chose, que vous découvrirez peut-être vous-même, en y réfléchissant : je puis toujours vous dire qu’on a fait, au moins une fois, jouer cette enfant avec des jouets au-dessus de son âge et quelle s’en est tirée à bon compte — jusqu’ici. Et cette Noctiluce est vraiment singulière. C’est, je pense, une curieuse, blasée sur les tourments physiques : variété particulièrement dangereuse.

— Merci, lui dis-je, vous m’avez rendu tout cela clair comme eau de roche.