Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lait pas en parler, ni y penser. Mais — si vous aviez vu les yeux. Quand je suis seule, ils sont toujours dans un coin de la chambre, fixés sur moi.

Et Nane presse son cœur de ses deux paumes.

— Ma pauvre Nane, on vous a tout bonnement trimballée chez un hypnotiseur. Il a pris vos mains, n’est-ce pas, et s’est mis à vous regarder ?

— Pas du tout ; il regardait un côté du plafond.

— Précisément, dis-je ; il cachait son jeu : tout ça, ce sont des trucs. Mais, vous vous en êtes tenue là, je suppose, de vos expériences ?

— Oui, c’est-à-dire, une autre fois. Je ne sais pas ce qui démantibulait Noctiluce, elle était comme folle : je l’avais toujours dessus, avec des projets extraordinaires, pour le temps que vous ne seriez pas là. Moi alors, j’ai eu envie de refaire, avec le monsieur à l’harmonium ; mais elle s’est mise en colère : j’ai cru qu’elle allait me battre. Et de me dire que j’avais été trop gourde, que j’attraperais quelque chose à parler de ça, etc. Finalement, elle m’a menée à la messe noire, mais pour rire, je pense ; une messe noire pour femmes seules.

— Ah ! et c’est Vanor qui officiait ?