Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/131

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— Ou bien :

— Comment faites-vous pour avoir des pantalons si droits ?

— Je les fais repasser, Nane.

Mais aujourd’hui :

— C’est extraordinaire ce que vous savez peu parler aux subalternes. Vous leur dites tout le temps : « Ayez la bonté de ceci, de cela. Voudriez-vous porter ces sacs... m’indiquer le télégraphe... » Ils sont payés pour ça, après tout.

— Tout le monde, Nane, est payé « pour ça ». Croyez-vous pourtant que si j’allais dire à quelques personnalités haut placées : « Ayez donc la bonté de reprendre ces traditions de raffinement, d’élégance dans la force, qui paraissent tombées en désuétude depuis M. de Morny », ils ne m’enverraient pas au bain ? Et Dieu sait pourtant, en fait de bains...

Elle fait la moue.

— Pourquoi n’êtes-vous pas républicain ?

— Je trouve que mon père l’a été pour deux.

La moue s’accentue. Mais voilà bien Nane. Elle est, naturellement, incapable de raisonner. C’est un beau réflexe, qui dit quelquefois des choses, par simulation.

Cependant le Milanais s’enfuit lentement de