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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/151

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, qu’elle acceptât de bonne grâce de s’y rendre sans moi, qui ne l’y aurais pu conduire, ayant engagé ma soirée jusqu’à deux heures de la nuit. Au fond, j’étais ravi qu’elle le prît comme cela.

— J’irai, me dit-elle, avec Luce de Rosmarin, et d’Elche, qui doit l’y mener.

— D’Elche ?

— Vous savez bien, l’ami de ma sœur.

— Mais elle est mariée.

— Eh bien, et avant ? Mais il me semblait que vous l’aviez rencontré chez moi.

D’Elche ? Cela me rappelle d’abord la bizarre Salammbô du Louvre, aux lèvres carminées — et puis une histoire assez confuse que m’a contée Jacques, de son séjour en Alger, où ce Monsieur jouait un rôle : rien d’héroïque, autant qu’il m’en souvienne.

Toute jalousie à part, la combinaison ne me paraît convenable qu’à moitié.

— Voulez-vous attendre jusqu’à une heure ? Je me sauverai de façon à pouvoir vous prendre vers cette heure-là.

— Oh ! c’est beaucoup trop tard : on arrive de bonne heure chez Lycoris.

— Comme vous voudrez, alors.

La scène est au Palais de Glace.