Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/172

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n domino. Elle y court ; l’autre s’échappe encore : moi continuant à suivre, et, mon Dieu, que je dois avoir l’air sot !

Enfin un groupe retient la fugitive ; et Nane bondissante atteint sa proie. Elle ne dit toujours rien, mais cherche à lui enlever son masque : l’autre lutte, se détourne, et Nane, s’en prenant soudain au collier, l’arrache à force. Il cède, se brise, des pierreries roulent à terre, et, tandis que des obligeants s’occupent à les ramasser, la soubrette de nouveau a disparu.

Voici, retrouvés, les fragments du bijou, tous ou à peu près. Nane s’en empare :

— Le collier est à moi, dit-elle d’un ton rageur, le monsieur pareillement ; mais lui, on peut le garder.

C’était donc un homme aussi, la soubrette ! J’interroge Nane, que j’ai fait asseoir dans un coin, et qui pleure.

— Bien sûr que c’en est un, gémit-elle : c’est d’Elche. Vous savez bien qu’il m’avait emprunté de l’argent ?

— Comment diantre voulez-vous que je sache ces choses-là ?

— Enfin, il l’a fait. Et puis dernièrement, comme je n’en avais plus, il m’a pris des bijoux ; je ne voulais pas d’abord ; mais il m’a forcée.