Aller au contenu

Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais, au bout d’un moment, regarde encore : autre grimace, du genre tragique, cette fois. Mary est hypnotisée, a envie de rire, et ne peut se tenir de regarder mes jeux de visage, que j’accentue, en les variant. Et soudain, ça y est : elle pouffe dans son verre. Les deux messieurs se retournent ; mais moi, j’ai déjà revêtu l’olympienne physionomie de feu Wolfgang ; et je critique le plafond.

Cintra ne m’écoute pas : il achève une petite histoire aussi personnelle que possible.

— ... Il faut vous dire que, de ce temps-là, j’étais fauché comme un tennis...

— Ce n’est pas, insinue l’autre, le tennis que l’on fauche.

— Oui, oui, je sais, c’est le lawn. Toujours est-il que j’étais enchanté de mon aventure : « Un petit souper tout simple » elle avait dit, et, là-dessus, désigné à son cocher un restaurant fort connu que je ne connaissais encore que de nom. Traversée brillante, chuchotements sur le passage, attention générale, escalier, etc. ; petit salon simple mais très cossu ; je remarquais aussi qu’elle commandait beaucoup de choses. Nous soupons donc, et, tout fini, on apporte la note, que j’attendais sereinement avec la somme que j’ai