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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/200

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C’est ce qui, peu à peu, le dérangeait, le rendait irrégulier à l’usine ; beaucoup plus que de boire, où il était enclin aussi, mais ne se hasardait qu’avec prudence. Non que ce fussent des liaisons coûteuses ; et elles auraient pu devenir tout l’opposé, s’il l’avait voulu. Mais, au fond, ce contremaître était un honnête homme, encore qu’il manquât de culture et de philosophie. Aussi bien était-il libre penseur ; ce qui, peut-être dispense beaucoup de penser.

On ne sait pas très précisément si Mme Lemploy était avertie de son malheur : il y a peu d’apparence. Lemploy courait surtout les bonnes, les concierges, les cuisinières, dont son état le rapprochait. Un homme qui pose des fils de fer sur un mur, qui peut mettre le feu à la maison ou foudroyer les gens, c’est une espèce de Prométhée pour des âmes vierges. En cas que le vautour du désir ne dévorât trop profondément le porteur de flamme, ces Océanides le consolaient d’ordinaire sans le trop différer ; et l’escalier de service où il passait inaperçu, le menait, par un degré commode, vers ces déesses subalternes : consolatrices aux bras forts, au lit qui craque, au large cœur.

Clo-Clo ne les connaissait pas. Tout cela se