Aller au contenu

Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/204

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

flanqué leur sac à deux des contremaîtres. Évenor a beau être aimé de tout le monde, come il était absent sans avertir, il a écopé. Je ne conte plus que sur toi dans nos malheurs, ma chère Hanaïs. Sois bonne et généreuse pour lui : avec le temps, il t’aimera ; et renvoie le vite après le café. Je t’embrasse comme je t’aime.

« CLOTILDE.


« P.S. — Le petit Alfred va mieux. Mais la nourrisse réclame toujours son dû. »


Comment trouvez-vous le chiffon ? reprend-elle. On dirait une portière de théâtre.

— Moi, je la trouve très gentille. Voyez, elle s’est reprise pour ajouter un H à Hanaïs.

Mais Nane rit, avec cette voix sifflante et cette bouche de reptile qu’elle a contre les gens qu’elle hait. Joli reptile, au demeurant. Et l’ami songe que si le comte Julien de la légende mourut pour avoir couché avec des serpents, c’est qu’ils étaient trop. Un seul, il l’a su naguère, cela n’est pas sans douceur. Il rêve à la Nane des jours passés, aux nœuds de sa fougue lascive, à sa gorge blanche, à ses blanches jambes — aux neiges d’antan.

Qu’elle est loin, aujourd’hui — et s