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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/222

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Il était temps en vérité que cet état de choses cessât, le soir que la Justice, ou l’appareil qui en porte le nom, jugea opportun de me renvoyer à mes chères études. Elle ne me donna d’ailleurs d’explications aucune, et moi-même je négligeai de demander l’addition, content, quoique un peu hébété encore, de me faire conduire chez moi par le premier fiacre que je rencontrai : il portait le numéro à jamais béni de 4529479.

— Monsieur, me dit mon valet de chambre, en me présentant des cartes, il n’est pas venu une seule lettre, ni rien par la poste. C’est à croire...

— Elles se seront égarées, voilà tout. Il arrive tous les jours qu’on ne reçoive pas de lettres de trois mois, et je vous prie de n’en pas accuser le gouvernement, n’est-ce pas, ni la police, ni la magistrature. Ce sont des corps où je ne veux plus compter que des amis.

Là-dessus, comme il se faisait tard, j’allai dîner dans un restaurant très fréquenté, où je ne rencontrai pas une figure de connaissance. Puis je fis un tour de boulevard, et finis par entrer au bar du Munster-Hôtel : une surprise m’y attendait.

Parmi cinq ou six (exactement si