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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/247

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que vous pouvez très bien venir. À la campagne, ce n’est jamais très cérémonie, je pense. Vous pourriez même passer deux ou trois jours d’avance à Saint-Thiers, où je serai (Dieudonné couchera à l’auberge, par convenance) ; et me donner un peu votre avis sur la maison, sur le vin, sur les domestiques, sur ce qu’il y a à faire, en général. Et quant au préjugé, au respect humain, etc., qui interdit d’assister aux noces d’une personne comme moi, j’espère que vous êtes au-dessus de ça, malgré toutes vos bigoteries.

« Pour en revenir à Mme d’Iscamps, elle est malade ; mais elle m’a fait un cadeau tout de même : c’est une cafetière Empire. Je pense même qu’elle est de l’époque, car elle est dédorée, et, de plus, il y a leurs armes, ce qui est d’une grande politesse, ou d’une grande malice. Et on m’a donné bien d’autres jolies choses. Mon vieil ami, M. de Malapper, vous savez, ce petit gris qui a trois mille francs de rentes, et pour un million de bibelots chez lui ; il est venu me voir, l’autre jour, avec un air et un paquet bien enveloppés, et m’a dit :

« — Ma chère enfant, c’est la première fois que je me dessaisis d’un objet de mon cabinet. Mais vous feriez renier Dieu quatre fois.