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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/248

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« Là-dessus, il a démaillotté son poupon : c’était quelque chose de petit, de sale ; ça ressemblait à un chandelier, à moins que ce ne fût quelque chose pour friser les cheveux, ou pour couper les légumes ; et M. de Malapper a ajouté :

« — C’est un ivoire du XIVe siècle ; un moule de fauconnerie pour fabriquer des capuchons d’épervier (il le caressait avec amour) ; la base est en os et plus ancienne. Vous voyez : elle faisait sans doute partie d’un objet carolingien similaire, qui aura subi une réfection partielle. Et promettez-moi, ma chère enfant, si jamais vous veniez à mourir, et que vous n’en auriez pas l’emploi précis, de le léguer au Musée du Louvre.

« Ce que je fis, en l’embrassant.

« Et il y a mon coiffeur, aussi, M. Larivoste, dont les yeux sublimes vous amusaient tant. Lui m’a apporté, devinez quoi : une grosse éponge, mon cher, mais grosse comme la gidouille d’Ubu.

« — Et dans quel but, lui ai-je dit, m’offrez-vous cette énorme plante marine ?

« Je pense qu’il était ivre : il m’a répondu :

« — Je voudrais voir Madame en faire usage.