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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/252

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n’est point une fable, quoiqu’elle soit maintenant réduite à ne vivre que dans la mémoire des siens. Elle se nommait de son vivant Mme de la Font-Merlin, personne acariâtre et abandonnée au jansénisme. Nous étions aux couteaux depuis fort longtemps, ce qui la détermina sans doute à me léguer, au détriment de ses proches, tout ce qu’elle n’avait pu placer en viager. Cela fait encore une liasse, Nane : quel moment prenez-vous pour nouer des liens légitimes ?

« Mais vous sentez par vous-même combien il m’est défendu, un peu de temps encore, de me livrer à des plaisirs officiels. Celui de vous conduire à l’autel eût été vif pourtant, et surtout de vous en ramener épouse chrétienne, parée par le sacrement de quelques vertus nouvelles pour vous, j’ose le dire. Ce ne sera point une insulte, n’est-ce pas, de vous voir comme sous un jour nouveau, dès que vous aurez revêtu, parmi les autres caractères de l’épouse, cette retenue, cette pudicité, qui enseignent à cacher de sa jambe ou de son épaule tout ce qu’une volupté matrimoniale et savante dérobe à la vue pour le réserver au sens plus précieux du toucher. Et pour parler plus précisément que ce galimatias,