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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/27

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commençait de rêver à la Terre de Feu, lui aussi, quand Nane détourna le cours de sa mélancolie en annonçant qu’elle partait pour Alger : Jacques fut du projet, tout de suite.

Mais il ne put faire le voyage en même temps que son amie, pour quelque raison de famille :

— Ne t’inquiète pas, lui dit-elle. Il y a l’ancien amant de ma sœur, tu sais...

— Je ne sais pas du tout.

— Enfin, il a envie de venir avec moi. Il est très malade, phtisique au dernier point, et c’est une charité de le prendre ; il a été si bon pour ma pauvre sœur, avant qu’elle ne fût mariée. En tout cas j’aime autant qu’il vienne, à cause des Hauts Fourneaux. Ce n’est pas toi, hein ? qui pourrait servir de chaperon.

Jacques, flatté, eut un sourire :

— Enfin, qui est-ce, ton phtisique ?

— C’est un ponte très chic : le vicomte d’Elche. Je crois qu’il est à moitié Espagnol, ou Autrichien.

— Comme tout le monde.


Quelques jours après, joyeux d’avoir fui les brumes de décembre parisien,