Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/67

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t à Nane le plus gravement du monde : « Mademoiselle la Baronne voudra bien attendre un instant : je vais m’assurer si Mme la Marquise est encore à l’hôtel. »

Entré au salon, sous prétexte d’arranger le feu, Firmin commença de faire à Mme d’Iscamps quelques-uns de ces signes discrets dont le destinataire reste en général seul à ne s’apercevoir point.

Ceux de Firmin devinrent plus énergiques : il trépigna doucement.

— Qu’a donc ce vieux ? se disaient les visiteurs. Quelqu’un aurait-il chapardé la pince à sucre ?

Enfin Mme d’Iscamps ayant regardé du côté du feu, Firmin lui fit une si effroyable grimace, qu’elle en fut toute saisie, et détourna les yeux, sans comprendre. Lui alors, ayant empoigné les pincettes, les précipita, non sans vacarme, sur la pelle, et, avec de nouvelles grimaces, se mit à balancer la carte de Nane vers la marquise, qui, ne tardant pas à se douter de quelque chose, passa dans un petit salon, où il la suivit.

Mise au courant, et fort épouvantée, car elle savait le nom de Nane et que cette fille passait pour bien tenir son fils : « Firmin, dit-elle, que