Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/71

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d’Iscamps, qui ne se sentait plus jalouse ; et peut-être même eut-elle la fugitive pensée qu’elles étaient là deux que son fils allait abandonner et trahir, pour une étrangère.

Tout à coup, Nane éclata en de nouveaux sanglots, la face dans les mains :

— Voyons, voyons, lui dit Mme d’Iscamps, il ne faut point pleurer comme cela.

On vit, entre les doigts écartés de Nane, ses beaux yeux brillants de larmes :

— Ah ! madame, implora-t-elle enfin, c’est que vous soyez si bonne pour moi qui me fait pleurer... et de penser... si vous vouliez l’être encore plus... oui, si je pouvais croire que vous ne me méprisez pas tout à fait... au lieu de me faire boire comme ça toute seule, comme un pauvre... mais vous auriez honte... » et Nane retomba en gémissements.

Mme d’Iscamps eut d’abord comme un haut-le-corps ; mais elle avait tant fait : un peu plus, un peu moins..... Elle prit donc un second verre, et se versa du grenache ; mais elle n’alla pas jusqu’à trinquer.

(« Paris, dit Paul Féval dans sa préface à la seconde édition des Habits noirs, ville de boue et de perles, où le sang est cimenté de larmes ; où on ne sait plus quelquefois si les