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Page:Toulet - Mon Amie Nane, 1922.djvu/89

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crinolines (« Ah oui, dites-vous : Constantin Guys.... »), les dames de Compiègne, autrefois. Et de nouveau vous êtes charmante. Restez-le un moment ainsi, voulez-vous ? Non, vous préférez aller au Louvre, voir les nouveaux tableaux dont vous ont parlé ces gens. Et il est de fait que dans la rue, et « en plein vingtième siècle », comme parlent les gazettes, votre passage, ainsi troussée, soulèverait la critique aussi bien que celui de Vénus faisait naître sous ses pas les violettes couleur de nuit et le sang des anémones. Habillez-vous donc.

Une heure à peine a passé que déjà vous êtes en toilette décente, je veux dire qu’on ne voit plus la couleur de votre peau. À part cela la jupe trahit et souligne chez vous une croupe de danseuse andalouse ; outre qu’elle plaque si exactement au tablier qu’on connaît du premier coup d’œil le module de vos nobles jambes, cette double colonne d’un marbre veiné d’azur, dressée par quelque dieu au seuil de la plus voluptueuse Atlantide. — Pourtant, de ventre, vous n’avez plus du tout. Où est-ce que vous avez bien pu le mettre ? Malgré soi, on cherche sous les meubles : non, il n’y est pas.

Maintenant, chapeautez-vous, Madame. Mon Dieu, comme il est plat votre galurin. On