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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/101

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de conscience, et se tournant vers le jeune Russe, il déclara que son camarade, le baron von Daenhoff, reconnaissait qu’il avait eu des torts dans les événements de la veille, et qu’il se contenterait des exghises léchères.

Sanine répondit qu’il n’admettait pas la possibilité d’excuses, ni légères ni lourdes, parce qu’il ne se considérait pas comme coupable.

— Dans ce cas, répondit M. von Richter, devenu encore plus rouge — il faudra échanger des goups de bisdolet à l’amiaple.

— Comment, demanda Sanine, vous voulez que nous tirions en l’air ?

— Oh ! non, je n’ai pas voulu dire cela, balbutia le second-lieutenant tout à fait confus ; je me suis dit que du moment que nous sommes entre gentilshommes… Je réglerai ces détails avec votre témoin, ajouta-t-il vivement, et il sortit brusquement de la chambre.

Dès que l’officier fut parti, Sanine se laissa choir sur une chaise et se mit à considérer le plancher. — « Que signifie tout cela ? Quel cours sa vie a-t-elle pris tout à coup ? » Le passé, l’avenir, s’effacèrent… et il ne se rendit plus compte que d’une chose, c’est