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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/164

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XXV

Sanine rentra chez lui en courant.

Il sentait que c’était seulement lorsqu’il se serait retrouvé seul en présence de lui-même, qu’il pourrait enfin démêler ses sensations et comprendre ce qu’il voulait.

En effet, dès qu’il se trouva seul dans sa chambre, à peine fut-il assis devant sa table à écrire, qu’il plongea son visage dans ses mains et s’écria : « Je l’aime, je l’aime follement ! » et toute son âme s’enflamma comme un tison qu’on vient de dégager de la cendre qui le recouvrait.

Au bout d’un instant il ne pouvait plus comprendre comment il avait pu se trouver à côté d’elle… lui parler, et ne pas sentir qu’il adore