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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/19

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a un instant, il était assis ici, causant avec moi, — lorsque tout à coup il est tombé et, depuis, il n’a plus fait un mouvement… Mon Dieu ! Ne pouvez-vous pas le sauver ? Et maman qui n’est pas à la maison ?

Puis vivement, elle cria en italien :

— Eh bien, Pantaleone, le médecin… As-tu ramené le médecin ?

— Signora, j’ai envoyé Louise chez le médecin, répondit une voix enrouée derrière la porte.

Un petit vieux en frac lilas orné de boutons noirs, le col enfermé dans une haute cravate blanche, avec une culotte de nankin, et des bas de laine bleus, entra dans la chambre en boitant à cause de ses pieds ankylosés.

Son petit visage disparaissait complètement sous une forêt de cheveux gris, couleur de fer. Cette chevelure en broussailles, qui se hérissait par touffes et retombait dans toutes les directions, donnait au vieillard l’air d’une poule huppée ; la ressemblance était rendue plus complète par le fait qu’on ne pouvait distinguer sous cette sombre masse grise qu’un nez pointu et des yeux jaunes, tout ronds.