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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/229

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sonnable ; si elle le donne — tant mieux !… si elle ne le donne pas — tant pis !…

— Vous avez déjà vu cette dame ? demanda Gemma.

— Je ne l’ai jamais vue.

— Et quand reviendrez-vous ?

— Si l’affaire ne s’emboîte pas, je reviendrai demain ; si je vois qu’il peut en sortir quelque chose, je resterai encore un ou deux jours… En tout, cas, je ne prolongerai pas mon séjour un moment de plus qu’il ne faudra… Je laisse ici mon âme !… Mais je dois encore passer chez moi avant mon départ. Frau Lénore, donnez-moi votre main pour me porter bonheur !… Cela se fait toujours en Russie.

— La main droite ou la gauche ?

— La main gauche, parce qu’elle est plus près du cœur… Je reviendrai demain, « avec le bouclier ou sur le bouclier !… » J’ai le pressentiment que je reviendrai vainqueur. Au revoir, mes bonnes, mes chères amies…

Il embrassa Frau Lénore, et pria Gemma de lui permettre d’entrer dans sa chambre pour un instant, pour une communication importante.