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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/228

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ami a loué une chaise de poste et m’emmène avec lui.

— Vous nous écrirez ?

— En arrivant. Dès que J’aurai parlé avec cette dame, je vous ferai savoir où nous en sommes…

— Cette dame, à ce que vous dites, est très riche ? demanda Frau Lénore.

— Immensément riche. Son père était archi-millionnaire, et lui a laissé toute sa fortune en mourant.

— Pour elle toute seule ? Vraiment, vous avez de la chance !… Mais tâchez de ne pas vendre trop bon marché… Soyez prudent et ferme ! Ne vous emballez pas ! Je comprends votre désir de vous marier le plus tôt possible… mais la prudence avant tout ! N’oubliez pas que plus le prix que vous obtiendrez pour votre propriété sera élevé, plus vous aurez pour vous deux — et pour vos enfants.

Gemma se détourna. Sanine recommença à gesticuler :

— Vous pouvez compter sur ma sagesse, Frau Lénore… Je ne permettrai pas qu’on marchande. Je dirai à cette dame le prix rai-