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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/233

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XXXIII

Actuellement le chemin de fer parcourt en moins d’une heure la distance de Francfort à Wiesbaden, mais à cette époque il fallait trois heures en voiture-express : on changeait cinq fois de chevaux.

Polosov sommeillait, puis dodelinait en tenant son cigare entre les dents, et parlait très peu. Il ne regarda pas une fois par la portière ; les points de vue ne l’intéressaient pas ; il déclara même que « la nature, c’est ma mort ! »

Sanine, de son côté, se taisait et restait indifférent à la beauté du paysage : il était entièrement absorbé par ses pensées et ses souvenirs.