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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/24

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Cependant, même en Italie, il n’avait pas rencontré une telle beauté !

La jeune fille respirait à de longs intervalles inégaux ; elle retenait son souffle et semblait attendre chaque fois pour voir si son frère ne commençait pas à respirer.

Sanine continuait à frictionner le malade, sans pouvoir s’empêcher d’observer aussi Pantaleone dont la figure originale appelait son attention.

Le vieillard était épuisé de fatigue et haletait ; à chaque coup de brosse il laissait échapper une plainte, pendant que les longues touffes de ses cheveux trempés de sueur se balançaient lourdement en tous sens, comme les tiges d’une grande plante mouillée par la pluie.

— Retirez-lui au moins ses bottes, allait dire Sanine à Pantaleone, lorsque le chien, évidemment surexcité par la nouveauté de cette scène, se dressa tout à coup sur ses pattes de derrière et se mit à aboyer.

— Tartaglia — Canaglia ! lui cria le vieillard.

Au même instant le visage de la jeune fille