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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/23

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III

Le nez de la jeune fille était un peu grand, mais d’une belle forme aquiline ; un léger duvet ombrait imperceptiblement sa lèvre supérieure ; son teint était uni et mat — un ton d’ivoire ou d’écume blanche ; — les cheveux étaient onduleux et brillants comme ceux de la Judith d’Allori au palais Pitti, — les yeux surtout étaient remarquables, d’un gris sombre, l’iris encadré d’un liseré noir — des yeux splendides, triomphants, même à cette heure où l’effroi et la douleur en assombrissaient l’éclat.

Sanine songea involontairement au beau pays d’où il revenait.