Il se dit en lui-même : « Oh ! avec toi, il faut être bien sur ses gardes ! »
Un valet apporta un samovar, des tasses à thé, de la crème et des biscuits sur un grand plateau. Il posa ces choses sur la table entre Sanine et madame Polosov, et se retira.
La jeune femme servit à Sanine une tasse de thé.
— Vous ne m’en voudrez pas ? demanda-t-elle en mettant du bout des doigts le sucre dans la tasse du jeune homme, bien que les pinces fussent dans le sucrier.
Sanine se récria : — Madame ! d’une si belle main !…
Il n’acheva pas sa phrase et faillit s’étouffer en avalant la première gorgée de thé.
Madame Polosov le regardait attentivement de son regard clair.
— J’ai dit, reprit Sanine, que je ne demanderais pas un prix élevé pour ma propriété, parce que vous sachant à l’étranger, je ne suis pas en droit de supposer que vous ayez avec vous beaucoup d’argent disponible… Puis je sais que ces conditions de vente ne sont pas