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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/257

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normales… Je dois tenir compte de toutes ces considérations…

Sanine hésitait, s’embrouillait dans ses phrases, tandis que Maria Nicolaevna, tranquillement renversée contre le dossier de son fauteuil, le regardait toujours du même regard clair et attentif.

Il se tut enfin.

— Continuez, continuez, dit-elle, d’un ton encourageant… je vous écoute ; j’ai du plaisir à vous écouter ; parlez.

Sanine se mit alors à décrire sa propriété, dit combien elle mesurait de dessiatines, comment elle était située et quels profits on en pouvait tirer… Il ne manqua pas de mentionner le fait que la maison se trouvait dans un site pittoresque. Maria Nicolaevna ne détachait pas de lui son regard toujours plus clair et plus fixe, et ses lèvres remuaient imperceptiblement sans sourire ; elle les mordillait.

Sanine se sentit mal à l’aise ; il se tut de nouveau.

— Dmitri Pavlovitch, commença Maria Nicolaevna, puis elle s’interrompit.

— Dmitri Pavlovitch, reprit-elle au bout