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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/274

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Oh ! Pantaleone, Pantaleone… Pourquoi n’étais-tu pas là pour lui crier encore : barbari !

Maria Nicolaevna leva les yeux au ciel comme si elle faisait un calcul.

— Bien ! dit-elle… cela me semble raisonnable… Mais je vous ai demandé deux jours de réflexion… Et vous devez attendre jusqu’à demain… Je crois que nous nous entendrons — et alors vous me direz combien vous désirez pour les arrhes…

— Et maintenant, basta cosi ! ajouta-t-elle en voyant que Sanine se disposait à lui répondre… Nous nous sommes assez occupés comme ça du vil métal… À demain les affaires ! Savez-vous… Je vous rends votre liberté…

Madame Polosov consulta la petite montre émaillée qu’elle tenait dans sa ceinture.

— Je vous laisse votre liberté jusqu’à trois heures… Vous avez besoin d’un peu de repos… Allez jouer à la roulette.

— Je ne joue à aucun jeu de hasard.

— Vraiment ? Mais vous êtes la perfection même… Au reste, je ne joue pas non plus… C’est bête de jeter son argent au vent… de