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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/311

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Maria Nicolaevna lui jeta un regard joyeux, lui fit un petit signe de tête et descendit en courant l’escalier.

Il la suivit à la hâte.

Les chevaux attendaient déjà dans la rue devant le perron. Ils étaient trois ; une cavale pur-sang d’un roux doré, avec des naseaux secs et découvrant les dents, des yeux noirs à fleur de tête, des jambes de cerf, un peu grêle, mais élégante et chaude comme le feu — elle était destinée à Maria Nicolaevna ; le cheval de Sanine était vigoureux, large, un peu lourd, sans marques ; le troisième cheval était pour le groom.

Maria Nicolaevna sauta légèrement sur son coursier. La cavale piaffa, se tourna de tous côtés, relevant la queue et ployant la croupe, mais Maria Nicolaevna, excellente écuyère, la maintint sur place.

Elle voulait dire adieu à Polosov, qui sortit sur le balcon coiffé de son fez et dans sa robe de chambre ouverte ; il agita son mouchoir de batiste, sans sourire, mais au contraire en se renfrognant.

Sanine se mit en selle et Maria Nicolaevna