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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/324

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— Ah ! voilà ce que vous voulez dire.

— Oui… c’est cela… j’y crois… y croyez-vous ?

— L’ensorcellement… l’enchantement… répéta Sanine… Tout est possible dans ce monde… Autrefois je n’y croyais pas, maintenant j’y crois… Je ne me reconnais plus…

Maria Nicolaevna réfléchit un instant puis regarda autour d’elle.

— Il me semble que je connais cet endroit… Sanine, regardez s’il n’y a pas une croix rouge sur le tronc de ce grand chêne, derrière… Y est-elle ?

Sanine s’approcha de l’arbre…

— Oui, il y a une croix.

Maria Nicolaevna sourit :

— Ah bon ! Je sais maintenant où nous nous trouvons… Nous ne nous sommes pas écartés de notre route… Qui est-ce qui cogne comme ça ?… Un bûcheron ?

Sanine regarda dans la direction du bruit.

— Oui… un homme coupe les branches mortes…

— Je veux mettre mes cheveux en ordre… On peut me voir et me juger…