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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/328

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Quatre heures plus tard, Maria Nicolaevna et Sanine accompagnés du groom, qui dormait en selle, rentraient dans leur hôtel à Wiesbaden.

Polosov vint au-devant de sa femme en tenant à la main la lettre qu’il avait écrite au régisseur, mais ayant regardé avec attention Maria Nioolaevna, son visage exprima du mécontentement et il dit à demi-voix :

— Est-il possible que j’aie perdu mon pari ?

Pour toute réponse madame Polosov haussa les épaules.

Le même jour, deux heures plus tard, Sanine, dans la chambre de Maria Nicolaevna, se tenait devant elle, éperdu, comme un homme qui sombre.

— Alors, où vas-tu ? lui demanda-t-elle, à Paris ou à Francfort ?

— Je vais où tu seras, — et je resterai près de toi jusqu’à ce que tu me chasses, répondit-il avec désespoir en baisant les mains de sa dominatrice.

Maria Nicolaevna retira ses mains, les posa sur la tête du jeune homme et empoigna les