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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/330

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XLIII

Voilà les souvenirs qui assaillirent Sanine quand en rangeant ses papiers dans le silence du cabinet, il retrouva la petite croix de grenat.

Tous ces événements se retracèrent nettement et avec suite dans sa mémoire.

Mais quand il arriva au moment où il se revit adressant à madame Polosov des supplications humiliantes, se laissant fouler aux pieds, quand il revécut ses jours d’esclavage, il se détourna des images évoquées, et ne voulut plus se souvenir.

Ce n’est pas que sa mémoire lui fît défaut… Oh, non ! Il savait, il ne savait que trop bien tout ce qui s’était passé depuis ce moment,