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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/6

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quises petites nouvelles du même ordre, avec des romans sentimentaux, comme la Nichée de Gentilshommes, dont le charme reste toujours jeune pour nous, grâce à la discrétion, à la sobriété des moyens qui le produisent. Dans Roudine, il analysait le manque de volonté, l’absence de personnalité morale qu’il reprochait à ses compatriotes, plaisamment et trop sévèrement, quand il disait : « Nous n’avons rien donné au monde, sauf le samovar ; encore n’est-il pas sûr que nous l’ayons inventé. » Dans Pères et Fils, il sondait le fossé infranchissable qui s’était creusé entre la génération du servage et celle de 1860 ; il diagnostiquait et baptisait le premier le mal qui allait ronger les nouveaux venus, le nihilisme. Il en suivit les progrès croissants dans Fumée ; il en décrivit les manifestations extérieures dans Terres vierges,