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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/91

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Retour au Vieux Temps

nous, citadins, compensera largement, et bientôt, nos courbatures probables.

Le vieux ne nous a pas trompés.

Dès en quittant la ville, nos yeux rencontrent les vestiges d’un passé déjà lointain.

La rivière, plutôt large, est brisée de remous et de rapides. Nos pères l’ont conquise en installant, sur des bâtardeaux de bois et de pierraille, un pont couvert, fermé, tout sombre, troué de place en place par de folles petites fenêtres losangées, sans carreaux, dont les échancrures de lumière font sur les parois opposées, des traînées blanches et crues qui n’éclairent pas.

— Voyez-vous » nous dit notre guide, « ces ponts-là, faut les couvrir. Autrement, la poudrerie fait des bancs. Les bêtes ne passent plus. Puis, l’été venu, les chevaux ont peur des chutes et des cascades. Les tourniquets les attirent. Mais aussi, le soir, il y a… des