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Page:Tremblay - Trouées dans les novales, scènes canadiennes, 1921.djvu/92

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Trouées dans les Novales

feux-follets… qui dansent par ici… et c’est dangereux. C’est pour ça qu’on ne vient pas de nuit, nous autres. Hue donc ! Tom ! »

Grâce aux fendillements des planches gondolées, on peut constater le déplacement très lent de l’équipage, une avance que le claquement sourd des sabots ferrés scande sur le pontage, accompagné du cri aigre des roues mordant sur l’essieu.

Les sanctions rigoureuses de la Loi interdisent de traverser plus vite que le pas. Ce n’est pas encore l’affolement et la hâte d’aujourd’hui, poussant à des allures folles les machines trépidantes à huit cylindres sur les travées bétonnées et les fermes d’acier.

Ici du moins, on a le temps de regarder l’eau à travers les lézardes, et l’on peut surprendre un boqueteau de pochade, apercevoir les maisonnettes encadrées de feuillage, au milieu des