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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/118

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toutes les personnes qui voudront coopérer à la pros périté de la classe ouvrière.

5. Dans aucun cas le mendiant de profession ne pourra mettre son nom sur le livre. Mais les ouvriers qui sont inscrits au bureau de charité et qui reçoivent des secours parce que leur travail est insuffisant pour faire vivre leur famille, ne pourront être exclus. Le malheur est respectable ; la paresse seule avilit, dégrade et on doit la repousser sans pitié.

6. En vue de l’Union, il faut, et ceci est de la plus grande importance, que les ouvriers se fassent un devoir, une mission d’employer toute l’influence dont ils jouissent auprès des ouvrières leurs mères, femmes, sœurs, filles et amies, afin de les engager à se joindre à eux. Il faut qu’ils les entraînent et les accompagnent eux-mêmes au comité afin qu’elles signent leurs noms sur le grand livre de l’Union. C’est là une belle mission pour les ouvriers.

7. Aussitôt que tous les ouvriers et ouvrières seront représentés par des comités nommés par eux ; ces comités éliront dans leur sein un comité central pour toute la France ; son siège sera à Paris ou à Lyon (dans celle de ces deux villes où il y aura le plus d’ouvriers). Ce comité sera composé de 50 membres. (40 hommes et 10 femmes) choisis parmi les plus capables.

8. Il est bien entendu qu’on ne devra pas attendre que toute la classe ouvrière soit représentée par des comités pour nommer le comité central. Ainsi pour Paris il suffit qu’un nombre convenable d’ouvriers et d’ouvrières soit représenté pour qu’on procède à l’élection du comité central[1]

  1. Il y a dans Paris 275 000 ouvriers de tout âge et de tout sexe ; à ce nombre, il faut ajouter celui de 50 000 pour les por-