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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/125

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et en pleine Chambre des députés ils élurent un roi des Français[1].

Sire, en acceptant le titre de Roi des Français, vous avez contracté l’obligation sacrée de défendre les intérêts de tous les Français. Sire, c’est donc au nom du mandat que vous avez reçu du peuple français que l’UNION OUVRIÈRE vient avertir votre Majesté que les souffrances de la classe la plus nombreuse et la plus utile lui ont été cachées, — L’UNION OUVRIÈRE ne demande aucun privilège, elle réclame seulement la reconnaissance d’un droit qu’on lui a dénié, et sans la jouissance duquel sa vie n’est point en sûreté ; elle réclame le DROIT AU TRAVAIL.

Sire, comme chef de l’État, vous pouvez prendre l’initiative d’une loi. Vous pouvez proposer aux Chambres une loi qui, accorde à tous et à toutes le DROIT AU TRAVAIL.

Sire, en reconnaissant que les intérêts de la classe la plus nombreuse doivent, dans l’intérêt général, prévaloir sur tous les intérêts fractionnaires, les seuls qui jusqu’ici se soient fait entendre, vous tracerez un devoir dont aucun de vos successeurs ne tentera de s’écarter ; vous assurerez au trône de juillet le plus ferme appui, à la France le plus haut degré de puissance et de richesse, à la nation le plus beau caractère moral ; car la stabilité du trône, la puissance et la richesse de la France, la beauté morale du caractère national, la prospérité de la nation toute entière dépendent du degré d’instruction professionnelle et morale de la classe la plus nombreuse et la plus utile.

Comme chef de l’État, vous pouvez donner une éclatante marque de sympathie et de gratitude à l’UNION OUVRIÈRE. — Sire, vous êtes propriétaire

  1. {Louis-Philippe Ier, élu roi des Français le 9 août 1830