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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/140

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sans aucune répugnance, travailler selon le mode que l’on voudra essayer[1]. Mais jusqu’au jour où l’on se sera accordé sur le mode à suivre pour l’organisation du travail, le comité central instituera dans chaque palais de l’Union un comité directeur des travaux. Le comité se composera de 3, 5, 7 (selon le nombre des habitants du palais) hommes des plus capables sous le double point de vue théorique et pratique. Il faudra, au moyen d’une combinaison, intéresser les membres du comité directeur à la prospérité du palais, soit par une part dans les bénéfices des travaux, soit par la certitude d’une retraite, soit enfin par l’admission de leurs enfants ou par des distinctions honorifiques. Ceci est très important. Comme les travaux agricoles s’exécuteront aussi dans les palais, les agriculteurs théoriciens, et surtout pratiques, feront partie du comité directeur.

50. Tous, hommes et femmes, étant ouvriers, seront obligés, selon leur âge, leurs forces et leur savoir, à travailler une partie du jour, sous la direction d’un chef d’atelier ; ils rempliront le rôle de moniteurs, et dirigeront des groupes d’enfants[2].

  1. Pourvu, toutefois, que ce mode ne soit pas attentatoire à la liberté et à la dignité humaines, comme, par exemple, l’enrégimentation que propose M. Enfantin.
  2. J’espère que personne ne sera tenté de dénaturer ma pensée et de m’accuser de vouloir faire, sous le nom de palais, des work-houses anglaises — (maisons de refuge pour la mendicité, où les pauvres sont forcés de travailler fort péniblement). Les vieillards et les enfants, selon que les médecins jugeront la capacité de leurs forces, travailleront à des travaux matériels, 2, 4, 5 heures, mais, dans aucune occasion, jamais plus de 6 heures par jour, — et les travaux devront être variés de manière à être plutôt une récréation qu’une fatigue.