Aller au contenu

Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AUX BOURGEOIS

Dans un temps d’égoïsme et d’aveuglement comme celui où nous vivons, lorsqu’on vient réclamer des droits pour la classe la plus nombreuse, on ne saurait prendre trop de précautions pour se mettre à l’abri des calomnies et des attaques violentes des gens inintelligents ou des méchants. — C’est pourquoi j’ai jugé sage et prudent d’adresser ici quelques mots à Messieurs de la bourgeoisie. — Je veux qu’ils sachent bien que je ne suis pas une révolutionnaire, une anarchiste, une sanguinaire. (Je fais grâce à mes lecteurs de la kyrielle d’épithètes plus ou moins effrayantes dont certains bourgeois ont la ridicule habitude de se servir en pareille circonstance.)

Mais avant de me disculper des absurdes accusations que je m’attends à recevoir[1], je dois dire que je fais parmi les bourgeois deux catégories.

  1. M. Pagnerre et les amis du peuple ne sont pas les seuls qui agissent contradictoirement à leur réputation. Un recueil qui a pris pour titre:Revue indépendante, devait, il semble, quand il s’agit d’une question grave, se montrer tout-à-fait indépendant ; je pensais done que, conséquent avec le titre de sa publication, le directeur serait assez indépendant pour insérer dans son recueil, ainsi que l’a fait la Phalange (voir les numéros du 29 et 31 mars 1843), un chapitre de mon ouvrage. J’écrivis donc au directeur de la Revue indépendante, M. Pernet, pour le prier de donner un extrait du travail que j’allais, publier. Mais quelle fut ma surprise, ma stupéfaction ! Le directeur de la Revue indépendante m’accusait dans sa réponse d’être une révolutionnaire, de