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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/57

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Ouvriers, je dois vous en prévenir, je ne vous flatterai point, — je hais la flatterie ; — mon langage sera franc, sévère ; parfois vous le trouverez un peu rude. Je crois qu’il est utile, urgent, indispensable, qu’on vous dise franchement et nettement, sans craindre de froisser votre amour-propre, quels sont vos défauts. Quand on veut guérir une plaie, on la met à nu pour bien la sonder, puis on coupe dans le vif, et elle se guérit.

Si je vous parle avec cette franchise à laquelle vous n’êtes pas accoutumés, au lieu de me repousser, ne m’en écoutez qu’avec plus d’attention, car ayez toujours présent à la pensée que ceux qui vous flattent ont pour but de se servir de vous, et non de vous servir.

« Je vous dis ces vérités touchant vos défauts disait Jésus, parce que je vous aime ; — ceux qui vous flattent ne vous aiment pas. ».


II.

Des Moyens de constituer la Classe Ouvrière.


Il est très important que les ouvriers comprennent bien la différence qui existe entre L’UNION OUVRIÈRE dont j’ai conçu l’idée et ce qui existe aujourd’hui sous ces titres d’Association de compagnonnage, L’union, Secours mutuels, etc.

Le but de toutes ces diverses associations particulières est tout simplement de s’entr’aider et de se secourir, mutuellement et individuellement, entre membres de la même société. — Aussi ces sociétés se sont établies dans la prévision des cas de maladies, d’accidents, et longs chômages.

Dans l’état actuel d’isolement, d’abandon et de