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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/91

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Le prolétaire, lui pauvre ouvrier regardé jusque là comme une brute, fut bien surpris en apprenant que c’était l’oubli et le mépris qu’on avait fait de ses droits qui avaient causé les malheurs du monde’. — Oh ! il fut bien surpris d’apprendre qu’il allait jouir de droits civils, politiques et sociaux, et qu’enfin il devenait l’égal de son ancien seigneur et maître. — Sa surprise augmenta quand on lui apprit qu’il possédait un cerveau absolument de même qualité que celui du prince royal héréditaire. — Quel changement ! — Cependant on ne tarda pas à s’apercevoir que ce second jugement porté sur la race prolétaire était bien plus exact que le premier, puisqu’à peine eut-on proclamé que les prolétaires étaient aptes à toute espèce de fonctions civiles, militaires et sociales que l’on vit sortir de leurs rangs des généraux comme Charlemagne, Henri IV ni Louis XIV n’avaient jamais pu en recruter dans les rangs de leur orgueilleuse et brillante noblesse[1]. Puis, comme par enchantement, il surgit en foule des rangs des prolétaires des savants,

    ses droits sacrés et inaliénables, afin que tous les citoyens pouvant comparer sans cesse les actes du Gouvernement avec le but de toute institution sociale, ne se laissent jamais opprimer et avilir par la tyrannie ; afin que le peuple ait toujours devant les yeux les bases de sa liberté et de son bonheur, le magistrat la règle de ses devoirs, le législateur l’objet de sa mission.
    En conséquence, il proclame, en présence de l’Être suprême, la déclaration suivante des droits de l’homme et du citoyen :
    1. Le but de la société est le bonheur commun. Le Gouvernement est constitué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles.
    2. Ces droits sont, l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété.
    3. Tous les hommes sont égaux par la nature et devant la loi.
    4. La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté générale.(Convention nationale, 27 juin 1793.)

  1. Tous les fameux généraux de l’Empire sortaient de la classe ouvrière. — Avant 89, les nobles seuls étaient officiers.